Une maison de la danse au plus vite!
Article de Richard Boisvert paru dans Le Soleil, le 27 avril 2012
(Québec) Le milieu de la danse professionnelle à Québec se mobilise et passe à l’action avec, dans sa mire, l’ouverture d’une Maison de la danse le plus tôt possible.
Le projet a été rendu public, hier, à l’occasion du dévoilement du Plan de développement de la danse professionnelle à Québec par le Conseil de la culture des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches (CCRQCA).
Ce plan repose sur une enquête menée par la firme Daigle/Saire auprès des interprètes et des chorégraphes. Il révèle l’effervescence et la cohérence du milieu de la danse, mais identifie toutefois des faiblesses en ce qui concerne sa structure et sa visibilité. Afin d’y remédier, l’étude dégage une demi-douzaine d’avenues de développement et une vingtaine d’objectifs stratégiques touchant la création, le perfectionnement, la production, la diffusion et la formation professionnelle.
Des pistes claires qui font dire à Steve Huot, président de la table de danse du CCRQCA et directeur général et artistique du centre chorégraphique La Rotonde, qu’«il est temps de passer des babines aux bottines».
Une Maison de la danse deviendrait en quelque sorte le quartier général des artistes professionnels, à la fois un point d’ancrage, un centre d’entraînement et de création, et une vitrine. Sa réalisation apporterait une solution à bon nombre de problèmes identifiés dans le plan d’action.
«Nous disposons seulement de deux studios pour tous les professionnels de la danse de Québec, signale Steve Huot. C’est comme si tous les musiciens de Québec se partageaient les deux mêmes guitares pour apprendre à jouer, s’entraîner, répéter, composer et, des fois, diffuser.»
L’institution aurait pignon sur rue au 336, du Roi. La Rotonde est déjà propriétaire d’un des trois étages de l’immeuble. Les deux autres, inoccupés, sont à vendre. Toutes les études préparatoires sont déjà complétées et le projet a reçu le feu vert des analystes du ministère de la Culture, qu’on identifie comme le principal contributeur financier.
Sa réalisation est évaluée à moins de 6 millions $. La Ville de Québec a prévu à cet effet une somme de 750 000 $ inscrite dès 2009 à son programme d’immobilisation. Le Centre local de développement de Québec appuie déjà financièrement le projet et La Rotonde entend également y investir. Steve Huot s’attend à recevoir un coup de main du ministère du Patrimoine canadien et d’investisseurs privés.
Le patron de La Rotonde rêve par ailleurs de recouvrir le toit et les murs de l’immeuble d’une enveloppe végétale. «En plus de nous donner un élément distinctif, cela correspond à notre particularité et à nos valeurs, dit-il. On associe naturellement la pratique de la danse à la santé. Quoi de plus normal que de pratiquer cet art dans un espace clairement identifié vert?»
Source : Le Soleil, Richard Boisvert