La Rotonde
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À toutes les dames qui portent un jupon

Première œuvre chorégraphique de l’artiste émergente de Québec Marie-Chantale Béland, À toutes les dames qui portent un jupon est une célébration de l’affirmation de soi, une invitation à prendre, enfin, la place qui nous revient.

Inspiré de la vidéo du mariage des parents de la chorégraphe, le spectacle nous immerge dans une mémoire familiale où s’entrechoquent à petite échelle les dynamiques sociétales. En filigrane des images d’archives émergent des stéréotypes et des préjugés sexistes, principalement envers les femmes. En guise de réponse à ce portrait suranné, Marie-Chantale Béland met en scène trois protagonistes féminines – sa mère et ses tantes – qui occupent, tour à tour, entièrement la scène. La sororité s’y révèle comme un acte d’empowerment, un antidote à l’invisibilité autrefois prescrite.

Élégie II

Dix ans après avoir présenté Noire (2014), la chorégraphe de Québec Annie Gagnon sculpte avec douceur et intensité une nouvelle création d’une rare puissance émotive. Émergeant d’une pulsion vitale de dénoncer la violence, Élégie II explore avec acuité les multiples retentissements qu’elle provoque en nous. Personnelle et percutante, l’œuvre est portée par quatre artistes en danse explosives et trois musicien·nes virtuoses des Violons du Roy. Les sept interprètes expriment avec fougue et sensibilité les contrecoups de la fureur et de la destruction. De la noirceur s’échafaude une rage de vivre, une véritable ode à la solidarité et à l’humanité.

Le paradoxe des horloges

Les jeunes créatrices Héloïse Le Bagousse et Meï Thongsoume peignent une fresque gracieuse inspirée du concept du temps, ce paradoxal mélange d’instant et d’éternité.

Avec une complicité palpable, le duo ouvre une fenêtre sur ce monument de la pensée philosophique qui obséda, obsède et obsédera. Le temps qui passe, file, ralentit et se fige sans jamais s’arrêter se traduit dans des mouvements complexes et précis, teintés de théâtralité. Les artistes remettent au goût du jour l’esthétisme du mouvement en puisant dans leur bagage composé d’arts classiques, de philosophie, de psychologie, de spiritualité, de politique et de mode. Sur des airs de Bach et de Vivaldi, Le paradoxe des horloges transporte dans un monde d’harmonie et de beauté.

S’abreuver des volcans

Alan Lake plonge au cœur de l’expérience humaine avec une nouvelle œuvre chorégraphique qui témoigne du pouvoir rédempteur de l’art.

Le chorégraphe réunit huit artistes en danse et un musicien dans un de ces récits symbolistes dont il a le secret. Entrelaçant subtilement le mythe et la modernité, cette danse d’ombre et de lumière explore les méandres du doute, de la perte, et surtout de la vie. Mêlant mélodies, mouvement, émotions et vulnérabilité, Lake crée une atmosphère surnaturelle, oscillant entre rêve et réalité. Dans un monde rongé par la division, le conflit et l’isolement, l’œuvre résonne comme une métaphore puissante, réaffirmant que la véritable essence de notre humanité jaillit de la confrontation à l’inconnu.

Rhino (nouvelle création)

Out Innerspace est de retour à La Rotonde avec une pièce de groupe qui oscille entre le tragique et le comique, le rituel et le chaos. Nos rêves et nos peurs s’entrelacent dans ce monde expressif et théâtral, comme seule la compagnie vancouvéroise sait les construire.

Cette nouvelle création met en scène une constellation improbable de personnages ayant dépassé leur âge d’or et se demandant si leurs meilleurs jours sont derrière eux. Le rhinocéros, le squelette, le matador, l’huile et un cafard luttent pour leur pertinence, se transforment et découvrent ce qu’ils apportent dans des avenirs incertains. Sur la corde raide de la comédie et de la tragédie, cette pièce parle de ce qui est essentiel pour résister au temps et à la menace d’extinction de nos rêves. De la danse audacieuse et stimulante !

Out Innerspace en est à son 4e; passage à La Rotonde après Bygones (2019), Major Motion Picture (2017) et Me So You So Me (2014).

Murmuration

Vitesse, précision et virtuosité ont entraîné les artistes du Patin Libre sur les patinoires des quatre coins du monde. Les voici aujourd’hui 15 en parfaite maîtrise de la glace !

Loin du strass et des paillettes, ces doux rebelles ont donné ses lettres de noblesse au patinage, maintenant élevé au rang d’art de la scène contemporaine. Leur nouvelle œuvre s’inspire du mystérieux phénomène des nuées d’oiseaux, ces ballets aériens hallucinants joliment appelés murmuration en anglais. Sur la glace, micromouvements et changements de direction créent un effet domino qui dévie la trajectoire du groupe où chaque artiste est sans cesse aux aguets. Du patin de haute volée, vertigineux qui explore les interactions dynamiques d’un vivre-ensemble harmonieux et grisant. Une décharge d’adrénaline pour toute la famille!

Les jolies choses

Grand Prix de la danse de Montréal 2022, la chorégraphe Catherine Gaudet offre une partition brillamment orchestrée.

Cinq corps s’activent au rythme du métronome. Leurs mouvements mécaniques se déploient, la machine s’échauffe et exige d’eux une rigueur irréprochable. Au bout d’un moment, la répétition devient l’agent trouble des interprètes devenus instrumentistes. Elle fait siffler la soupape laissant s’échapper l’excès de vapeur des corps salés. Sous les pulsations, les sourires craquent, montrent leurs dents, défigurent. Malgré la contrainte des Jolies choses, les désirs résistent. La révolte surgit.

Arrivée à maturation de son langage artistique, la chorégraphe Catherine Gaudet part en quête d’un espace sous les corps où les désirs peuvent renaître malgré le poids de la contrainte.

Le spectacle s’est mérité le Prix diffusion internationale 2023 des Prix de la danse de Montréal pour le succès de sa tournée européenne.

Claude Bellemare

Claude Bellemare complète sa formation en danse contemporaine en 2006 à L’École de danse contemporaine de Montréal. Par la suite, elle collabore comme interprète et répétitrice avec, entre autres, Lucie Grégoire, Geneviève Dorion-Coupal, Geneviève Boulet, Graeme Murphy (Opéra de Montréal), Ismaël Mouraki, Milan Gervais et Hélène Langevin (Bouge de là).

Depuis 2012, elle participe à titre d’interprète, de répétitrice et de responsable de la médiation culturelle dans plusieurs projets de la compagnie Ample Man Danse, tels Klima, Divisible et Alexis.

Au courant de l’année 2018, Claude s’intéresse au jeu théâtral et à la manipulation de marionnettes et performe auprès de la compagnie Illusion théâtre de marionnettes pour les spectacles Tommelise et Archipels.

Depuis 25 ans, elle partage son amour de la danse en enseignant dans plusieurs institutions et écoles de formations. Ces classes sont un heureux mélange de technique, de travail au sol, de ballet et de contemporain où fluidité et puissance sont mis de l’avant.