Grand Prix de la danse de Montréal 2022, la chorégraphe Catherine Gaudet offre une partition brillamment orchestrée.
Cinq corps s’activent au rythme du métronome. Leurs mouvements mécaniques se déploient, la machine s’échauffe et exige d’eux une rigueur irréprochable. Au bout d’un moment, la répétition devient l’agent trouble des interprètes devenus instrumentistes. Elle fait siffler la soupape laissant s’échapper l’excès de vapeur des corps salés. Sous les pulsations, les sourires craquent, montrent leurs dents, défigurent. Malgré la contrainte des Jolies choses, les désirs résistent. La révolte surgit.
Arrivée à maturation de son langage artistique, la chorégraphe Catherine Gaudet part en quête d’un espace sous les corps où les désirs peuvent renaître malgré le poids de la contrainte.
Le spectacle s’est mérité le Prix diffusion internationale 2023 des Prix de la danse de Montréal pour le succès de sa tournée européenne.
Pour prolonger l’expérience :
- Atelier grand public avec l’interprète Caroline Gravel le mercredi 27 novembre | En savoir plus
Chorégraphie : Catherine Gaudet
Interprétation : Dany Desjardins, Caroline Gravel, Lauren Semeschuk, James Phillips, Scott McCabe
Musique : Antoine Berthiaume
Lumières : Hugo Dalphond
Costumes : Marilène Bastien
Répétitions : Sophie Michaud
Direction de production et direction technique : François Marceau
Coproduction : Festival TransAmériques, Agora de la danse, Centre Chorégraphique National de Caen, Réseau CanDance (Toronto), Centre national des Arts (Ottawa), Harbourfront Center (Toronto), DLD-Daniel Léveillé Danse
Catherine
Gaudet
Dany
Desjardins
Caroline
Gravel
Lauren
Semeschuk
James
Phillips
Scott
McCabe
Antoine
Berthiaume
Hugo
Dalphond
Marilène
Bastien
« Les jolies choses, c’est une forme de rage et de rébellion aux qualités punk et cathartique qui donne envie de tout déchirer. »
— Claudia Blais-Thompson, Le Droit
« La chorégraphe montréalaise Catherine Gaudet fascine, étonne et déstabilise avec ses propositions chorégraphiques, qui passent souvent par la répétition de gestes et la modulation des corps jusqu’à ce que craque la surface des choses, jusqu’à l’atteinte de l’état cathartique. »
— Iris Gagnon-Paradis, La Presse
« C’est un spectacle […] qui est vraiment passé par plusieurs étapes […]. Mon constat, c’est qu’on est vraiment coincés dans une machine, en ce sens qu’on est partis de trois ou quatre mouvements très simples qui sont en quelque sorte devenus notre alphabet avec lequel on a composé toute la pièce.
Au départ, on souhaitait aller au cœur du mouvement, que sa simplicité évoque l’essentiel dans quelque chose de très minimaliste, et finalement, ç’a changé un peu à notre insu. On construit encore à partir de ces mouvements-là, mais tout s’est finalement développé pour devenir une immense machine où les corps sont presque mécanisés. Les danseurs sont aspirés à l’intérieur de cette énorme machine qui les fait bouger à un rythme synchronisé constant, très exigeant à la fois pour le mental, le psychique et le physique.» – Catherine Gaudet
Cinq corps s’activent au rythme du métronome. Leurs mouvements mécaniques reprennent, la machine s’échauffe et exige d’eux une rigueur irréprochable. Arrivée à maturation de son langage artistique, la chorégraphe Catherine Gaudet part en quête d’un espace sous les corps où les désirs peuvent renaître malgré le poids de la contrainte.
Il y a, derrière l’apparence inoffensive de cette partition collective aux tracés systématiques, comme une odeur de vernis cheap qui finira par craquer. À l’écoute des pulsations contradictoires de son époque, Gaudet s’entoure de ses fidèles complices pour explorer les faux-semblants de l’appareil spectaculaire. Au bout d’un moment, la répétition devient l’agent trouble des interprètes devenus instrumentistes. Elle fait siffler la soupape laissant s’échapper l’excès de vapeur des corps salés. Il est vrai, la dé-pression est le revers du grandiose. Ici, le risque d’une faute de goût est bien réel, mais nécessaire au maintien de l’équilibre.