L’atelier – L’influence des arts plastiques sur la chorégraphie
Extrait du dossier pédagogique de la compagnie Bouge de là
D’une scène à l’autre dans le spectacle, Hélène Langevin change toute sa proposition: la scénographie, l’espace, la ligne, l’énergie. L’objectif est que l’on sente la peinture de manière indirecte. La chorégraphe donne quelques exemples de la façon dont certains peintres ont influencé sa proposition sur scène.
Art brut
Jean Dubuffet représente l’art brut, un art spontané, en marge des normes esthétiques convenues. Dans cette œuvre, il y a des personnages dans des cadres qui ressemblent à des dessins d’enfants. Je me suis demandé ce que ces personnages pouvaient se dire et j’ai eu envie de les faire s’exprimer par le mouvement. Dans cette séquence, le corps peut transmettre une émotion, être théâtral, mais le mouvement est brut, naturel.
Couleurs et formes géométriques
L’œuvre de Sonia Delaunay se caractérise par la présence de cercles. Nous avons donc travaillé sur la ligne pure que l’on trouve dans le cercle, dans les articulations, dans l’espace. Dans cette séquence, le cercle domine la recherche de mouvement et la danse est plus abstraite.
« Action painting » – énergie déployée
Jackson pollock représente l’énergie que le corps déploie pour peindre. J’ai créé la séquence à partir des mots «dripping, pouring, flinging, splashing» (ruissellement, coulée, jeté, éclaboussure) que Pollock employait lui-même pour décrire sa technique. Les danseurs tiennent de grands morceaux de tissus colorés qui deviennent des pinceaux avec lesquels ils éclaboussent l’espace.
Surréalisme, pop-art et performance
Le surréalisme de Magritte, nous l’avons introduit avec deux personnages sans tête et un lapin. Quant au pop art, c’est son côté festif qui m’a inspirée. C’est l’esprit de la performance, du « happening » et du vedettariat que l’on retrouve sur scène.