Junkyard/Paradis: grâce et désolation
Article de Josianne Desloges paru dans cyberpresse.ca le 15 mars 2011
(Québec) Déterminée à transmettre sa vision du monde et à traiter de problématiques sociales dans des spectacles qui flirtent avec la performance et le théâtre, Mélanie Demers a, en quelques années seulement, fait sa marque comme chorégraphe. Avec sa compagnie Mayday, elle a d’abord livré des spectacles qui chuchotent; elle présente cette fois une oeuvre plus extravertie, toute en contrastes. Place à Junkyard/Paradis.
L’idée de départ est simple : «Comment faire pour vivre dans un monde très polarisé, avec des contrastes et des paradoxes très forts, un monde presque antinomique où, à tout moment, on peut passer de l’horreur au bonheur, de la grâce à la désolation?» demande la chorégraphe.
Le défi était d’arrimer sur scène ces deux mondes, sans livrer un spectacle trop dichotomique, où tout serait trop noir ou trop blanc. «Au début, j’avais envie de faire deux pièces distinctes. Mais pendant la création, on s’est aperçu que ces deux mondes étaient interdépendants et que la beauté émergeait de la laideur et la laideur de la beauté, explique Mélanie Demers. On a beaucoup travaillé sur le glissement, la perception, et le contraire… toutes sortes de configurations qui révèlent l’envers du miroir.»
Ce qui naît du chaos
Pour ce faire, ils seront cinq interprètes, aux proportions et aux allures toutes différentes, justement : Angie Cheng, Brianna Lombardo, Nicolas Patry, Jacques Poulin-Denis et Mélanie Demers elle-même, qui a toutefois tenu à laisser l’avant-scène aux autres danseurs, lesquels ont été responsables de créer leur propre partition chorégraphique.
«On a l’air un peu disparates, mais graduellement il y a une cohérence et une cohésion qui se créent dans le groupe, indique la chorégraphe. On voit une palette de personnages qui révèle une palette d’humanités.»
Aux corps variés se colle un vaste inventaire d’accessoires et de costumes, «une accumulation qui contribue à créer le chaos», souligne Mme Demers, qui a demandé aux interprètes d’emmener des objets dès les premières répétitions, pour constituer un petit costumier qui fait maintenant partie intégrante de Junkyard/Paradis.
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