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Harold Rhéaume / Je me souviens // Sobre fascination

Harold Rhéaume / Je me souviens // Sobre fascination

Voir.ca, Catherine Genest, 21 juillet 2011

Je me souviens - Harold Rhéaume - photo David Cannon

Envoûtant, accessible et gratuit, Je me souviens se veut une vitrine de choix pour la danse à Québec. photo: David Cannon

Les mouvements d’Harold Rhéaume rencontrent l’aussi noble qu’austère élégance de Philippe Dubuc et les ambiances sonores de Who Are You dans un spectacle déambulatoire envoûtant.

 

Faisant office de suite aux trois étés ponctués par Le fil de l’histoire, Je me souviens se veut le deuxième effort d’un Harold Rhéaume qui voulait transporter son art à la rue cette année encore. Démocratiser la danse, sans détour, sous une nouvelle forme. Résultat? Une production qui allie le meilleur de la scène musicale underground et de la mode pour se rapprocher encore plus des goûts du chorégraphe de Québec, de son propre aveu: « C’est sombre, c’est moderne. Je trouve même que ça me ressemble plus que Le fil de l’histoire. Et je suis content parce que les gens ont l’air d’apprécier, qu’ils soient déjà un public de danse ou pas. »

Et ce succès grand public, Harold Rhéaume l’accorde (en partie) à la grande cohésion entre musique, costumes et danse. Comme si le talent de chaque créateur venait enrichir la pièce de manière exponentielle, dans une rencontre de la notoriété avec l’émergence. « Quand j’ai écouté le disque de Who Are You cet hiver, ça faisait longtemps qu’un album ne m’avait pas fait planer comme ça. Et la collaboration avec le groupe a été tellement facile! » raconte le chorégraphe en justifiant son choix musical.

Entre les authentiques chants marins et les ambiances sonores tantôt aériennes, tantôt électro qui rythment la chorégraphie, on découvre le potentiel musical des membres de Who Are You, qui va bien au-delà du buzz de cet hiver. On remarque surtout leurs harmonies vocales qui frôlent la perfection, mais aussi leur talent de multi-instrumentistes et leur créativité de caméléons.

Loin du clash imaginable, le spectacle créé par Rhéaume se fond à merveille au protocole militaire du lieu de départ (La Citadelle de Québec) en y insufflant la légèreté de l’art. Une manière toute désignée de célébrer l’histoire et l’architecture d’un endroit trop peu exploité. Le choix est tout aussi bien pensé du côté du parlement, qui nous amène du militaire au politique. D’une austérité certaine à la démocratie.

Mention spéciale à l’interprète Brice Noeser, qui semble porter en lui l’âme de cette longue chorégraphie, y mettre un visage et une voix à travers les 16 danseurs, dont 12 originaires de la Vieille Capitale. Un prétexte supplémentaire pour découvrir la richesse de la scène d’ici, étant donné que Rhéaume et Who Are You sont également de Québec, mais aussi parce que Philippe Dubuc – habilleur officiel des danseurs et des musiciens – niche sur la rue Saint-Joseph depuis un peu plus d’un an.

La compagnie Le fils d’Adrien danse est en résidence permanente à La Rotonde
Source : Voir.ca, Catherine Genest