

Alongside the show El Botinière, dance artist Marwen Errouine presents a special performance of his solo. An evening that highlights the talent and uniqueness of the Tunisian arts scene.
What drives a dancer? Where does their imagination come from? Their movement? What sets their body in motion? What fuels their creativity in a world that keeps repeating itself, a world weighed down by monotony, punctuated by political, financial, social, and human turmoil? A world without a compass.
What drives a dancer? Their life path, their journey, their Itineris… Itineris is an introspection into the artist’s emotions and senses. A revelation of their innermost self, their sensitivity, their reactions to a complex daily reality, marked by injustice, inequality, violence, and fear: fear of the uncertainty of an artist’s status, fear of limited opportunities, perhaps fear of a dream built on illusions—but certainly on love and passion.
On tiptoe, building a career as fragile as glass, as strong as rock—a career full of risk. An Itineris that begins in a challenging neighborhood, is fractured by a devastating injury, and takes flight like a phoenix rising from its ashes.
From his first creation, Tunnel, to his latest, Illusion, from the darkest night to a clear sky, from fear to hope, Marwen Errouine retraces his artistic journey with Itineris.
Chorégraphie, mise en scène et interprétation : Marwen Errouine
Dramaturgie : Myriam Soufy
Conception musicale : Mohamed Seddik Kekli
Conception d’éclairage : Mohamed Zidane Mehrez
Coproduction : Ministère des Affaires Culturelles de Tunisie et Al Badil – L’Alternative Culturelle (Tunisie)
Avec le soutien : El Teatro Tunis, VIADANSE Centre chorégraphique national de Bourgogne-Franche-Comté à Belfort (CCNBFCB), Grand Théâtre de Genève, Pro Helvetia Cairo –Swiss Arts council, Institut Français de Tunisie, Collectif Debo
Dans une vie artistique déjà peu foisonnante, s’ajoutent des difficultés liées à la diffusion de nos créations et à la rareté des opportunités, restreintes par le faible nombre de festivals de danse.
Le confinement a eu l’effet d’un couperet. Une situation asphyxiante, paralysante, aggravée par l’absence d’aide de l’État, le manque de ressources financières et la fermeture des cinémas, des théâtres, des espaces d’art et de culture. De nombreux projets en cours ont été suspendus, des représentations annulées, et nous, artistes et humains, avons été mis en suspens avec eux.
Mais l’Art résiste à tout. La danse a été mon oxygène. Chaque jour, j’ai dansé : dans la solitude de ma chambre, dans le partage de l’espace familial, entre les ustensiles de cuisine de ma mère, sur la terrasse de notre maison, dans la rue déserte de mon quartier, sous les feux clignotants que plus aucune voiture ne respectait. Danser pour vivre, pour survivre, pour maintenir un lien sensoriel et cognitif avec moi-même, mais aussi avec les autres.
Danser à tout moment, en tout lieu, dans le cadre rétréci du possible. Cette période a nourri mon envie et mon désir de créer le solo Itineris, me reconnectant à moi-même, recentré sur mes perceptions, interrogeant et réinterrogeant sans cesse mes choix artistiques.
Créer dans un cadre propice à l’expérimentation, dans un pays ouvert sur le monde, riche de son histoire et de sa culture, me permettrait de m’ouvrir à d’autres expériences artistiques et de partager les miennes dans un environnement professionnel et sécurisant. Bénéficier d’un regard extérieur et d’une critique constructive à chaque étape du processus serait un atout considérable dans la carrière d’un artiste. Un tel cadre représenterait une formidable opportunité pour développer mon art et tisser des liens.