Danse: à surveiller en deuxième moitié de saison 2014
Article de Robert Boisclair, publié sur le blogue des Enfants du paradis, le 17 décembre 2013
Si l’automne a été politique, multimédia, adultère et quotidien fou de notre vie moderne, l’hiver et le printemps s’annoncent tout aussi variés et intéressants à La Rotonde.
La première production sera Me So You So Me, une production de la compagnie Out Innerspace Dance Theatre de Vancouver. Un spectacle intriguant qui allie culture populaire et histoire japonaises, rythmes classiques de la tabla indienne et… dessins animés ! Des personnages prennent vie, puis se métamorphosent en créatures énigmatiques qui s’amusent à révéler comment on se projette dans le regard de l’autre. Le spectacle sera présenté du 23 au 25 janvier 2014.
Mars sera occupé avec deux productions. Les mêmes yeux que toi, première oeuvre solo d’Anne Plamondon, sera présentée les 6, 7 et 8 mars. Inspirée de la schizophrénie de son père, la délicate question de la maladie mentale y sera abordée. La chorégraphe et interprète est assistée de la metteure en scène Marie Brassard. Entre grâce et dépossession, elle tangue et glisse, incarnant tantôt un homme disloqué, tantôt une femme témoin du naufrage d’un père qui bascule dans la folie. Les 20 et 21 mars, Karine Ledoyen revient avec son spectacle sur le thème de l’air, Trois paysages. Machine à vent et mur de papier meublent l’univers de Trois paysages.
Tragédie, qui a fait un tabac au Festival d’Avignon, sera présenté un seul soir à Québec, soit le 27 avril. Dans ce spectacle, neuf hommes et neuf femmes, entièrement nus, se fondent, disparaissent et se mélangent. Bref, un état de corps originel. Du 1er au 3 mai, La Rotonde accueille la chorégraphie de la jeune chorégraphe Annie Gagnon intitulée Noire. Métaphore du temps qui passe, la pièce est née des ruines de vies à l’envers, là où l’espoir tranquille jaillit de sous les décombres.
La saison se termine les 29, 30 et 31 mai avec The Tempest Replica, le spectacle que j’ai le plus hâte de voir. Sans doute parce qu’il unit la danse et l’univers shakespearien de La Tempête. Le spectacle est présenté par la chorégraphe vancouvéroise Crystal Pite qui transforme La Tempête par une approche quasi-cinématographique de la danse. The Tempest Replica superpose deux mondes parallèles où s’orchestrent des jeux de trahison, de vengeance et de pardon. Crystal Pite offre une vision moderne du classique du XVIIe siècle.
Bon théâtre et bonne danse !