Chroniques du regard 2012-2013, no 4 : Autour de Fluide – Formation professionnelle des danseurs
Sept interprètes composent la distribution de la chorégraphie Fluide: tous sont de jeunes professionnels cumulant quelques années d’expérience. Ils travaillent pour la compagnie Le Fils d’Adrien danse mais aussi dans leurs projets personnels ou avec d’autres compagnies de danse québécoises. Presque tous sont issus de nos écoles de formation professionnelle supérieure en danse contemporaine. Trois d’entre eux ont été formés ici même, dans la ville de Québec. Dans cette chronique, je ferai un bref portrait de ces centres québécois de formation, des endroits qui restent méconnus du grand public. Ensuite, lors de ma prochaine chronique, parlerai du cheminement-type d’une jeune personne intéressée à devenir danseur professionnel.
Les quatre écoles supérieures de formation professionnelle en danse contemporaine au Québec sont les suivantes: L’École de danse de Québec (L’EDQ), L’École de danse contemporaine de Montréal (L’EDCM), l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et l’Université Concordia.1 Tous ces centres offrent des formations alliant, dans différentes mesures selon les établissements: classes techniques, cours d’interprétation, apprentissages d’œuvres de répertoire ou contemporaines, participation à des créations chorégraphiques, expériences de scène, ateliers de gestion de carrière, entraînements connexes, conférences, échanges interscolaires, voyages… Les étudiants qui suivent le programme régulier y passent trois années.
Les interprètes de Fluide qui y ont été diplômés2
Arielle Warnke St-Pierre (L’EDQ, 2002)
Brice Noeser (L’EDQ, 2006)
Alan Lake (L’EDQ, 2007)
Esther Rousseau-Morin (L’EDCM, 2007)
Marilou Castonguay (UQAM, 2004)
Alexandre Parenteau (UQAM, 2004).
Les centres de formation
L’École de danse de Québec (L’EDQ) est le seul centre de formation professionnel dans l’est du Québec. Son programme de formation, affilié au Cégep de Sainte-Foy, répond aux critères nationaux et internationaux en ballet et en contemporain. Depuis 45 ans, L’EDQ offre des programmes de formation professionnelle (DEC, AEC) et des cours de formation grand public. En formation professionnelle, elle offre cinq programmes en partenariat avec des établissements d’enseignement de la région de Québec allant de la formation de niveaux primaire et secondaire à la formation de niveau supérieur menant à un diplôme collégial. L’EDQ a été précurseur en offrant le premier programme professionnel de mise à niveau, un pré-requis parfois nécessaire aux jeunes intéressés à la formation professionnelle. Le programme de niveau collégial accueille chaque année une vingtaine de personnes en première année de formation.
L’École de danse contemporaine de Montréal, fondée en 1981 et auparavant connue sous l’acronyme LADMMI, est affiliée au Cégep du Vieux Montréal. Elle offre aussi différents programmes de formation: DEC, AEC, cours préparatoires, ateliers récréatifs pour grand public, etc…
L’Université du Québec à Montréal (UQÀM) offre un programme de Baccalauréat comportant deux concentrations: pratiques artistiques (création, interprétation) et enseignement. L’UQÀM offre aussi des programmes de cycles supérieurs en danse (2e et 3e cycles: DESS en éducation somatique, programme de maîtrise en danse, doctorat en études et pratiques des arts).
L’Université Concordia offre aussi un programme de baccalauréat. Celui-ci est conçu pour les étudiants qui s’intéressent principalement au processus de création. Fondé par Elizabeth Langley, une dame toujours active dans le domaine de la danse qui célébrera ses 80 ans en 2013, le programme vise à former des danseurs et des chorégraphes en mettant l’accent sur la découverte et le développement de la créativité. Les étudiants ont la possibilité d’y monter leurs propres chorégraphies, qu’ils interprètent ou non avec leurs camarades du programme de danse, ainsi que de collaborer aux spectacles des autres étudiants de l’Université en arts de la scène.
Lequel choisir?
Chacun de ces centres de formation embauche des enseignants et professeurs possédant une vaste expérience professionnelle (directeurs de leur propre compagnie, chorégraphes) toujours actifs dans le milieu. Les étudiants y sont exposés à diverses esthétiques du mouvement et visions artistiques. Certains de ces enseignants sont également des chercheurs en danse ou dans des domaines connexes. Le choix d’une institution au profit d’une autre est tributaire de plusieurs facteurs: enseignement collégial ou universitaire? Vivre à Québec ou à Montréal? Attirance vers un style d’entraînement plutôt qu’un autre (car les techniques enseignées varient d’une école à l’autre). Je conseille aux personnes intéressées de visiter les endroits choisis, et pas seulement les sites Web. Les occasions de portes ouvertes sont nombreuses. Surtout, je conseille d’aller voir les productions de ces écoles. Les occasions de voir les étudiants sur scène sont nombreuses pour chacune des institutions et restent pour moi un excellent moyen d’orienter son choix.
1 Il existe aussi une formation supérieure en ballet classique, offerte à Montréal (L’ESBQ). Sur un autre niveau, on retrouve également des programmes collégiaux pré-universitaires (Saint-Laurent, Sherbrooke, Montmorency, Drummondville). S’ajoute à ce système une vingtaine d’écoles de formation spécialisée en danse soutenues par le MCC ou Patrimoine canadien, répartie sur tout le territoire québécois, de Port-Cartier à Chicoutimi, en passant par Gatineau, Lévis et Trois-Rivières.
2 George-Nicolas Tremblay est diplômé en théâtre et a cumulé différentes formations dans des écoles loisirs et des stages intensifs d’été d’écoles de formation professionnelle (L’ÉDQ, STDT, Ballet National). Il a dirigé et dansé dans sa compagnie, Shème danse, au Saguenay. Sa carrière d’interprète s’est poursuivie à Montréal où il a obtenu des contrats en passant des auditions et en prenant des classes professionnelles.
Le Grand Théâtre de Québec et La Rotonde présenteront Fluide les 11-12-13 novembre prochain dans la salle Octave-Crémazie.