Bach : le mal nécessaire, un spectacle où l’on mixe musique classique, art audio, costumes loufoques, mouvements de groupe et danse contemporaine!
« Mario s’attaque à Bach »!
Au cours de sa carrière chorégraphique de 30 ans, Mario Veillette a souvent travaillé avec des musiciens classiques, mais pas encore avec Bach. L’ampleur de la tâche en explorant les possibles sous-tendus par l’œuvre du compositeur allemand fut telle qu’elle inspira le premier titre du spectacle : « Mario s’attaque à Bach ». Mario Veillette confie avoir été assez maniaque pour écouter l’œuvre complète de Bach (257 disques). Il en aura sélectionné des extraits parmi les pièces moins connues de Bach afin de créer des miniatures chorégraphiques percutantes. Néanmoins, le chorégraphe s’ennuyait de travailler avec un compositeur original. Aussi a-t-il fait appel à un artiste confirmé en art audio bien connu de la scène québécoise, Érick D’Orion, pour lui confier la mission de « puncher » Bach. Une fois la musique originale créée, la chorégraphie a été réajustée pour aboutir à un ensemble cohérent et poétique.
Ode à la dérision et miroir tendu sur notre déraison
La musique de Bach accompagne un spectacle aux thématiques très actuelles traitées sur un mode burlesque. Ainsi, le rythme effréné imposé par notre époque contemporaine a inspiré des mouvements intéressants autour de la course folle et inefficace des humains qui composent et peuplent la planète. Pour Mario Veillette, la façon de courir d’une personne en dit beaucoup sur elle-même. Les mouvements présentés ici autour de la course sont le résultat d’une recherche empirique de plusieurs années avec ses étudiants et étudiantes de L’École de danse de Québec. La pièce traite avec humour de la violence induite par le rythme déjanté du XXIe siècle et utilise la métaphore du ring de boxe pour souligner la confrontation que cela engendre : confrontation des rythmes, confrontation des styles de vie, des modèles sociaux, etc.
À la recherche d’une organicité des contraintes formelles
Mario Veillette travaille à son spectacle depuis août 2011 par intermittence avec des sessions plus intensives que d’autres. Pour cette production, il s’est entouré de 7 interprètes professionnels de la ville de Québec qu’il connaît bien pour avoir été leur enseignant à L’École de danse de Québec. Ces derniers ont été choisis pour leur créativité. Atout important, car ils sont amenés à imaginer et composer des mouvements à partir des situations dans lesquelles le chorégraphe les place. Il a par exemple demandé aux interprètes de se glisser corporellement et physiquement dans les partitions musicales de Bach en suivant le positionnement de la note et la contrainte rythmique avec la possibilité de faire voyager la portée de notes musicales. Puis, les danseurs doivent s’atteler à rendre organiques les mouvements et à interagir avec leurs collègues dans des solos ou duos, fluides visuellement et forts sémantiquement.
La danse d’abord!
L’éclairage et l’espace scénique ont fait l’objet d’un travail épuré afin d’être au service de la danse. Aucun accessoire n’est présent pour ne pas perturber le spectateur dans son observation de la chorégraphie proposée. Seuls les costumes sont moins neutres. Sur une thématique de « Comment récupérer les chemises de son chum », Mario Veillette a fait créer les costumes de ses interprètes à partir de ses vieilles chemises à lui. Un signe fort nous invitant à ne pas nous prendre au sérieux en dépit du mal nécessaire imposé par un siècle turbulent.
BACH : LE MAL NÉCESSAIRE
Mario Veillette / Québec
28. 29. 30 novembre 2013. 20 H
Méduse – Salle Multi